EXPOSITION OTTO WAGNER – CITÉ DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE

Petite visite de la première monographie d’Otto Wagner en France, l’une des personnalités les plus importante du monde architecturale européen au tournant des XIXème et XXème siècles.

À la fois ingénieur et artiste, son oeuvre a amplement contribué à l’émergence de l’architecture moderne. Il a su capter les changements de la société viennoise de la fin du XIXème siècle et faire évoluer son architecture afin de répondre aux nouveaux modes de vie et de goût.

L’exposition, élaborée en l’honneur du centenaire de sa mort, a été conçue et réalisée en co-production entre le Wien Muséum et la Cité de l’Architecture dans le cadre de la Saison Viennoise.

Otto Wagner, architecte, ensemblier et également dessinateur d’exception; l’exposition bénéficie tout aussi bien de ses créations d’aménagements d’intérieurs restituées avec raffinement, que de ses riches collections de dessins provenant de l’agence d’architecture d’Otto Wagner que conserve actuellement le Wien Museum.

L’exposition se termine enfin sur l’œuvre d’Otto Wagner mise en regard face aux courants artistiques autrichiens de son temps auxquels il a successivement participé.

Otto Wagner (1841 – 1918)

Otto Wagner est né à Pensing. Il commence sa carrière d’architecte à Vienne au début des années 1860, après avoir reçu une formation académique à Vienne et à Berlin.  Dès ses débuts, Otto Wagner se différencie par une personnalité en marge de l’académisme. Comme l’écrit son compatriote et collègue Adolf Loos en 1911 : ” Il n’y avait pas de concours auquel il n’eut participé. Mais Otto Wagner était un artiste, et c’est pourquoi le premier prix lui fut toujours refusé.”

Wagner n’est pourtant pas exclu de la bonne société Viennoise, faisant lui même partie de la bourgeoisie de l’époque. Il rencontre de nombreux soutiens, dont Franz Von Wetchi, le plus haut fonctionnaire de la cour qui lui obtient en 1894 le titre honorifique de Oberbaurat (architecte en chef). Par décret impérial, il est officiellement nommé professeur à l’Académie des beaux-arts.

Première villa Wagner, Hüttelbergstrasse 26, Vienne, 1886, Salle à manger – Otto Wagner

Première villa Wagner, Hüttelbergstrasse 26, Vienne, 1886, Salon – Otto Wagner

Première villa Wagner, Hüttelbergstrasse 26, Vienne, 1886 – Otto Wagner

Première Villa Wagner Hüttelbergstrasse 26, Vienne, 1886 – Otto Wagner

Enveloppe avec la lettre de remerciement d’Otto Wagner à Rudolf Weiss – Otto Wagner

Menu, 13 juillet 1911 pour le 70e anniversaire d’Otto Wagner – Rudolf Perco (1884-1942)

Otto Wagner marque sa carrière grâce à de nombreux concours auxquels il participe. Comme tout architecte, obtenir la commande d’un bâtiment officiel constitue l’aboutissement d’une réussite professionnelle. Wagner s’acharnera en vain, et ce jusqu’à la fin de sa carrière, à acquérir cette reconnaissance.

Ses nombreux projets (églises, parlements, ministères, musées…) révèlent sa maîtrise parfaite de la composition architecturale académique.

Fontaine monumentale, Karlsplatz, Vienne, 1904-1905, projet non réalisé, Plan élévation, sous-sol – Otto Wagner

Fontaine monumentale, Karlsplatz, Vienne, 1904-1905, projet non réalisé, Perspective – Otto Wagner

Cathédrale, Berlin, 1890-1891, projet de concours, non réalisé – Otto Wagner

Extension du palais de la Hofburg, Vienne, 1896-1898, projet non réalisé – Otto Wagner

Son poste d’enseignant à l’Académie des beaux-arts de Vienne à partir de 1894 prouve la reconnaissance dont il profite. Il réunit autour de lui de jeunes artistes prometteurs qu’il sélectionne, devenant comme bien souvent, ses nouveaux collaborateurs. Leurs origines sont variées, à l’image du multiculturalisme de l’Empire austro-hongrois et de son influence sur l’Europe centrale à cette époque. Ils vont former un groupe, les “Soldats de la modernité” où leurs pensées et idéaux contribuent à imposer la modernité architecturale.

Otto Wagner avec ses étudiants et collaborateurs, vers 1898

Villenkolonie, projet de concours pour le prix Olbrich – Rudolf Weiss (1890-1980)

Caisse d’épargne, Elborgen, Empire d’Autriche-Hongrie, 1898, projet de concours, non réalisé – Otto Schönthal (1878-1961)

Logement “mon idéal” 1912 – Rudolf Weiss (1890-1980)

Grand hôtel Wiesler, Grand Autriche, 1906-1909, hall d’entrée – Marcel Kammerer (1878-1969)

La Sécession Viennoise, mouvement qui s’apparente à l’Art Nouveau, évolue en force à la fin du 19ème siècle. La sécession est notamment fondée par Gustav Klimt, Egon Schiele et Koloman Moser, mais également par de jeunes architectes formés par Wagner : Joseph Maria Olbrich et Josef Hoffmann.  Si Wagner rejoint officiellement ce mouvement en 1899, son influence est essentielle dans la formation de ce groupe, entre autre de par ses prises de position en faveur d’une esthétique moderne libérée de l’historicisme.

Vue du pavillon de la Sécession, reproduction, 2019

Groupe de sécessionnistes lors de la quatorzième exposition de la Sécession, 1902 – Moriz Nähr

Affiche de la troisième exposition de la Sécession, 1902 – Koloman Moser (1868-1918)

Affiche de la dix-huitième exposition de la Sécession, 1903 – Gustav Klimt (1862-1918)

Musée municipal Kaiser-Franz-Joseph, Karlsplatz, Vienne, 1900-1909, projet de concours, non réalisé – Otto Wagner

Première villa Wagner, Hüttelbergstrasse 26, Vienne, 1886, atelier – Otto Wagner

Lettrine D pour Die Kunst Im Gewebe ; Fauteuil conçu pour l’appartement personnel de l’architecte, Köstletgasse 3, Vienne, 1900 – Otto Wagner

Villa pour M. et Mme Wagner, Vienne, 1905, projet non réalisé – Otto Wagner

Deuxième villa Wagner, Hüttelbergstrasse 28, Vienne, 1912

Des divergences entre les membres fondateurs du mouvement conduisent rapidement à son éclatement. Wagner quitte la sécession en même temps que Gustav Klimt, en 1905. La Wiener Werkstätte (Atelier Viennois) crée par Josef Hoffman et Koloman Moser voit le jour dès 1903. Ce mouvement valorise l’art total, les créateurs privilégient également une esthétique sobre, luxueuse, empreinte d’un certain classicisme. Otto Wagner semble adopter les nouveaux principes esthétiques de Josef Hoffman, tout en restant attaché à un classicisme dont il ne s’était jamais départi.

Deuxième villa Wagner, Hüttelbergstrasse 28, Vienne 1912 – Otto Wagner

Deuxième villa Wagner, Hüttelbergstrasse 28, Vienne 1912 – Otto Wagner

Immeuble de rapport, Döblergasse 2 / Neustiftgasse 40, Vienne, 1909 – Otto Wagner

Fermoir, 1910 – Josef Hoffmann (1870-1956)

L’immeuble de rapport est le programme architectural le plus important de sa carrière, mais également le plus présent dans la cité du 19e siècle suite à la révolution industrielle. C’est celui qu’il a le plus construit – très fréquemment pour son propre compte – et qui lui a permis de subvenir à ses besoins. Par la réalisation de très nombreux immeubles de rapport, Wagner participe activement à la construction de la Vienne moderne.

Immeuble de rapport dit Majolikakaus, Linke Wienseile 40, Vienne, 1898 – Otto Wagner

Grille de l’ascenseur, immeuble de rapport dit Majolikakaus, Linke Wienseile 40, Vienne, 1898 – Otto Wagner

Les grandes villes européennes connaissent un accroissement important avec la révolution industrielle. Entre hygiéniste et régulations urbaines, des transformations s’avèrent plus que nécessaires. L’urbanisme s’impose ainsi comme un terrain de réflexion et d’expérimentation pour les architectes de cette époque. Très tôt dans sa carrière, Otto Wagner participe à ces questionnements comme l’atteste par exemple, son projet de détournement du cours de la rivière Vienne.

Die Postsparkasse, édifice public de la Caisse d’épargne de la poste, reconstitution – Otto Wagner

Pont de Vindobona, canal du Brücke, Vienne, 1908, projet de concours, non réalisé – Otto Wagner

Station de métro, Karlsplatz, Vienne, 1899 – Otto Wagner

Église Saint-Léopold am Steinhof, Baumgärtner Höhe 1, Vienne – Otto Wagner

Exposition universelle, Paris, 1900, stand autrichien du groupe V1 : ingénierie et chemins de fer – Otto Wagner

Station de métro, Westbahnhof, Vienne, 1895 – Otto Wagner

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